samedi 1 octobre 2016

Ma passion

Ce livre de 175 pages, issu du blog




           Nostalgie et Souvenirs de la course en moto       
Passager de Side-Car

La passion pour la moto: je crois, a commencée juste après la guerre.
Agé de 4/5 ans, j'avais assisté emerveillé au remontage d'une moto "Indian" bi-cylindres que l'armée Américaine avait laissée en panne sur le bord de la route, et la  vision magique du moteur éparpillé sur le carrelage d'une cuisine.
Sans oublier le souvenir du mécano  en combinaison bleue remontant tout ça.    

Je commençai alors très vite à faire la mécanique moto de Vivier-Merle et  à rouler comme passager de son side-car.
A l'époque les passagers étaient soit des passionnés n'ayant pas les moyens d'être propriétaire d'une moto, soit des jeunes. Et moi, j'étais les deux à la fois !
Je n'avais que dix-sept ans ce qui était très jeune pour faire de la mécanique de course: j'étais assez courageux et un peu culotté (surtout quand je pense aux lacunes que j'ai constatées avec l'expérience) mais Roland s'en contentait compte tenu de son caractère, et surtout  qu'il n'avait pas les moyens financiers pour faire entretenir la moto par des professionnels et ne trouvant  pas le temps pour s'en occuper.

Mon travail était complètement bénévole.
Je n'ai jamais fait payer une heure de mon temps, ni à Vivier-Merle, ni plus tard à Duhem, ni à personne d’autre (même actuellement) alors même qu'il m'arrivait de passer des jours et des nuits entières à bichonner les motos.
C'est peut être ça la passion !  

Vivier-Merle roulait alors sur une Norton-Manx carrée (assez fatiguée) qu'il venait d'acheter à Drion et que louait  Baix le champion de Belgique, (l'avant dernière ayant appartenu à Jacques Drion). 
J'en possède d'ailleurs une des dernières - Petty - qui ont été produites en 1971, et qui a servi de modèle à toutes les répliques Petty actuelles.

Une anecdote: en 1959, il envoya le moteur de la Manx en Angleterre chez un préparateur anglais réputé Francis Beart pour une remise en état du moteur (dans les années 50, il était très difficile d’avoir des pièces et à quel prix ?) et la facture s'éleva à 500 000 francs de l'époque ! (pour donner un ordre de prix, en 1955 une flûte de pain coûtait 48 francs et  le journal que lisait mon oncle Eugène 15 francs).

Roland Vivier-Merle eut une triste fin: lui aussi mit fin à ses jours.

Mais revenons à la moto ! (Voir apres ce chapitre les anecdotes de course).

En 1962, après mon retour à la vie civile, je roule en side-car cross avec Bongiovanni (j'avais déjà couru avec lui en 1960), qui devint, plus tard, dans les années soixante-dix importateur MV, et il est actuellement le président du MCL (moto club de Lyon).

Ensuite je commence à courir avec Joseph Duhem (1922/1998), qui avait déjà été champion de France en 1962.

1964 : nous sommes Champions de France.
1965 : nous sommes meilleurs français (cette année-là le nombre minimum de side- cars dans le championnat n'est pas atteint, le titre ne peut donc être attribué).
1966 : meilleurs français (même configuration)
1967 : meilleurs français (même configuration)
1968 : nous sommes Champions de France (le nombre de side-cars inscrits est suffisant).
1969 : Champions de France.

 Médaille de champion de france 1964-68-69




J'ai un peu l'impression d'avoir repris le flambeau de mes pilotes, Roland Vivier-Merle,Joseph Duhem et d’autres avec qui j’ai couru occasionnellement, comme Camathias et Scheidegger.

Je témoigne aussi en leur mémoire.